Etape 6 - Jérusalem - En pélerinage au Saint-Sépulcre
Vendredi 13 avril. Pendant des années, je me souviens, surtout quand j'étais plus jeune, un de mes principaux rêves était de venir en pélerinage au Saint-Sépulcre. Des années ont passé... Et aujourd'hui, ce vieux rêve est une réalité. J'ai peine à y croire. Me voici sur la petite place qui fait face à l'église du Saint-Sépulcre. Le côté occidental de cette place pavée est bordé de trois chapelles gréco-orthodoxes (du sud au nord : chapelle de Saint Jacques, de Saint Jean Baptiste et des 40 Martyrs), le côté oriental du monastère orthodoxe de Saint-Abraham, de la chapelle arménienne de Saint-Jacques, de la chapelle copte Saint-Michel-Archange et de la chapelle grecque de Sainte-Marie-Égyptienne.

Le Saint-Sépulcre englobe le calvaire, le Golgotha, le tombau du Christ et l'ancienne église bysantine datant de 326. Difficile à imaginer qu'ici est mort le Christ. On a tous dans la tête l'image de Jésus crucifié sur la croix au sommet du mont Golgotha. On l'imagine tous se hisser jusqu'au sommet de cette colline en portant sa croix sous les coups de fouet des soldats romains... Mais il ne reste rien de cette image quand on se retrouve face à cette façade épurée, d'une extrême simplicité. Et moi qui imaginais une église grandiose ! Il n'en est rien en fait. Et au final, c'est très bien comme ça. Cela correspond tout à fait à l'esprit du Christ.

Une fois entré, on se retrouve nez-à-nez face à la pierre où fut déposé le corps du Christ... Mais il n'en est rien encore une fois. Cette pierre que des millions de pélerins viennent chaque année vénérer, posant leurs mains sur elle ou frottant un châle ou un foulard, comme pour se laver de ses propres péchés, cette pierre de l'Onction adorée par les Orthodoxes ne fut mise en place par les Croisés qu'au XIIe siècle... et remplacée au XIXe.

Mais il faut pourtant voir à quel point cette pierre est vénérée, astiquée, nettoyée, polie, parfois recouverte du corps d'un pélerin ou par le front d'un fidèle. Et le seul fait d'apposer la paume de sa main sur la pierre provoque une indescriptible sensation...

Au-dessus de la pierre de l'Onction, il faut relever son regard pour admirer les magnifiques fresques bysantines qui décorent l'entrée : le corps de Jésus porté par les apôtres et la Sainte Vierge éplorée plaquant sa joue contre le visage du Christ. Derrière elles, des femmes en pleurs encore, parmi lesquelles on reconnaît Marie-Madeleine.


A droite de l'entrée, un petit escalier conduit à la chapelle du Calvaire (ou du Golgotha) aménagée par les Grecs orthodoxes après l'incendie de 1808 et divisée en deux petites nefs par deux piliers, l'une appartenant aux Grecs orthodoxes, l'autre aux Latins. Au-dessus de la chapelle, il faut encore lever les yeux pour admirer cette autre scène bysantine qui correspond à la crucificxion du Christ.

Partie la plus luxueusement décorée de l'église, l'autel du Calvaire appartient aux Orthodoxes grecs et est associé à la station XII de la Via Dolorosa correspondant au lieu de la crucifixion de Jésus.

L'autel de la Crucifixion à droite appartient aux Franciscains et est associé à la station XI de la Via Dolorosa où selon la tradition Jésus fut cloué sur la Croix à même le sol. Des disques en marbre noir de chaque côté du maître-autel de la chapelle du Calvaire, marquent les trous dans lesquels auraient été placées les croix des deux larrons crucifiés avec Jésus, Kestas et Dismas.

La dernière partie du chemin de croix s'effectue à genoux, pour se pencher et toucher la pierre du Golgotha. Le rocher du Calvaire est un bloc de mauvais calcaire issu de la carrière dont les architectes constantiniens ont aplani les aspérités naturelles et taillé les côtés : sa hauteur totale fait en moyenne 11 m, dont 4,50 m sont au-dessus du sol de l'église.

Les pèlerins touchent et embrassent la roche grâce à un trou dans le disque d’argent enchâssé dans les dalles de marbre sous cet autel, le rocher étant également visible à travers des plaques de verre sur les côtés de l’autel.






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